Décès de Gilles Marcotte

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Si le mois de novembre est consacré mois des morts, malheureusement, cette année, octobre lui fait déjà ombrage. Nous adressons à la famille et aux proches de Gilles Marcotte toutes nos condoléances. L’écrivain est décédé le 20 octobre, à Montréal.

Les éditions Boréal, qui ont publié plusieurs de ses titres phares, lui rendent un touchant hommage en ces mots : « Il se distinguait par sa lucidité et par son refus absolu de la complaisance, de même que par sa curiosité d’esprit, sa grande générosité et son amour de la discussion intellectuelle. Fin styliste, le critique ne dédaignait pas de recourir parfois à l’humour. »

Monsieur Marcotte, né à Sherbrooke en 1925, laisse derrière lui une feuille de route impressionnante, composée d’une pléthore de prix remportés au fil des ans. Cet homme de lettres, qui était professeur en littérature à l’Université de Montréal (et où il fut nommé professeur émérite en 1997), a débuté sa carrière comme journaliste à La Tribune, avant de devenir directeur des sections littéraire et artistique au Devoir et à La Presse. Il a également été réalisateur pour Radio-Canada de 1955 à 1957 puis scénariste et directeur de la recherche pour l’Office national du film jusqu’en 1961. On notera également sa participation comme chroniqueur littéraire pour L’actualité durant plus de vingt-cinq ans ainsi que sa collaboration à la revue Liberté comme titulaire de la chronique « L’amateur de musique ». En 1997, il reçoit le Prix Athanase-David, pour récompenser l’ensemble de son œuvre.

Critique, essayiste, romancier, nouvelliste : il cernait les mots, nul ne peut en douter. Parmi ses titres les plus remarquables, mentionnons Une littérature qui se fait, essais critiques sur la littérature canadienne-française (1962),  Le Roman à l’imparfait, essai sur le roman québécois d’aujourd’hui (1976) et le plus récent, La littérature est inutile (2009), dont vous trouverez un extrait de la préface ci-dessous :

« Les œuvres dont il sera question dans ce livre font partie de la littérature québécoise. Il ne s’agit ici ni d’une “deffense et illustration”, selon la formule célèbre de du Bellay, ni d’un essai de caractère historique, où les œuvres seraient mises en relation avec le développement d’une nation, d’une société. Mon propos est différent, même si la réunion d’œuvres parues dans le même espace géographique ne peut que suggérer des perspectives historiques, des relations entre texte et société. J’ai voulu plutôt que les œuvres, les écrivains que je présente ici le soient pour eux-mêmes, en eux-mêmes, sans être conscrits par une sorte de développement collectif. Ce n’est donc pas une thèse qu’on lira, bien que les petites idées que j’entretiens sur la littérature s’y frayent forcément un chemin. Je n’ai pu me retenir, aussi bien, pour aérer un peu l’ensemble, de constituer des ensembles flous, suscités par des rencontres de diverses sortes, amicales si l’on veut, et de m’évader parfois dans quelques images de la vie littéraire. »

 

 

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