Les bonnes idées sont parfois les plus simples. À l’ère virtuelle où nous pouvons trouver à peu près n’importe quoi en quelques touches, recevoir une lettre par la poste relève d’un événement singulier. Qui plus est lorsqu’elle contient un poème, genre littéraire qui malgré qu’on semble s’y intéresser un peu plus qu’il y a vingt ans reste souvent associé à un charme suranné. Le collectif québécois Poésie postale a pourtant décidé de tenter le coup, persuadé qu’il peut répondre à un besoin de lenteur dans le temps consacré à faire quelque chose, à poser un geste envers l’autre. Il suffit de s’abonner et une enveloppe contenant un poème inédit vous sera acheminée une fois par mois. La lettre reçue n’en devient que plus précieuse par l’attention et la personnalisation qui a été mis à l’envoi.

C’est Mathilde Grenier qui a eu l’idée de concrétiser ce projet de missive poétique, elle qui a réussit à entretenir une amitié grâce à une relation épistolaire. Elle avait envie de garnir la vie des autres « de choses qui ne sont pas immédiates », comme elle l’explique en entrevue au Devoir. Et d’ainsi, prendre le pari de ralentir le rythme qui emballe nos jours. Le moment de l’envoi est aléatoire pour mieux créer le secours de l’inattendu.

Les poètes Joséphine Bacon, Zéa Beaulieu-April, Virginie Beauregard D. et Charles Dionne font partie des premiers poètes-missionnaires qui participent au service de Poésie postale. L’initiatrice du projet n’hésite pas à dire qu’elle espère également que ce projet donnera le goût à plus de gens de se procurer des recueils de poésie. « La poésie est en effervescence, mais peu de gens vont acheter des recueils, par rapport à des romans ou des essais, » spécifie-t-elle. Et si ajouter de la poésie à notre quotidien rendait la vie meilleure?

Pour s’abonner : Poésie postale

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