Le film Indian Horse (Cheval indien), réalisé par le Montréalais Stephen Campanelli, a vécu sa première cinématographique le 15 septembre dernier lors du Festival international du film de Toronto (TIFF). Ce film est l’adaptation du livre de Richard Wagamese, un auteur ojibwe des Nations indépendantes de Wabaseemoong dans le nord-ouest de l’Ontario décédé en mars 2017. À travers l’histoire de Saul, jeune enfant déraciné de son milieu pour être conduit dans un pensionnat, loin des siens, nous découvrons les souffrances qu’induit un tel exil.

« J’ai été emmené au Pensionnat indien St. Jerome. J’ai lu quelque part qu’il existe dans l’Univers des trous qui avalent toute la lumière, tous les corps. St. Jerome a éteint la lumière de mon monde. »

Le livre Cheval indien vient tout juste d’être publié en version française chez l’éditeur québécois XYZ. Les parents de Richard Wagamese ont tous les deux subi la déportation dans les pensionnats canadiens. Très affectés par cette enfance, ils arrivent mal plus tard à suffire aux besoins de leurs enfants. Le petit Richard vivra dans des foyers d’accueil et est adopté par une famille ontarienne à l’âge de 9 ans qui lui refuse tout contact avec sa culture. « Les blessures que j’ai subies allaient bien au-delà des cicatrices sur mes fesses », rapporte le journal Globe and Mail. Après une vie d’errance et d’abus de drogues et d’alcool, il commence à écrire. « Les histoires sont destinées à guérir », écrit-il dans son livre One Native Life publié en 2008. Richard Wagamese a écrit quatorze livres.

Avec le film Cheval indien, Stephen Campanelli en est à sa deuxième réalisation. Il a dirigé le film Momentum sorti en 2015 et a aussi caméraman pendant vingt ans pour Clint Eastwood qu’il considère d’ailleurs comme son mentor. Ce dernier donne son soutien au film Cheval indien à titre de producteur exécutif : « une histoire puissante et importante, authentique et émouvante. C’est un film magnifiquement réalisé qui reste en vous très longtemps ». Pour ce qui est de Campanelli, il espère que le film aidera « à contribuer, à sa manière, à l’important processus de réconciliation ».

Au Québec, le film sera projeté à l’écran pour la première fois le 11 octobre prochain lors du Festival du Nouveau cinéma (FNC) qui se déroule du 4 au 15 octobre à Montréal.

     

Sur la photo : L’auteur ojibwé Richard Wagamese

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