Quatre librairies en moins

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Après une période d’accalmie et d’optimisme, quelques nuages assombrissent le milieu des librairies indépendantes. Au cours des dernières semaines, nous avons appris que quatre librairies ont fermé ou fermeront leurs portes. 


Librairie du Centre (Sudbury)
Seule librairie francophone de Sudbury, ville du nord ontarien, la librairie du Centre disparaîtra le 30 juin prochain. Le Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques (CFORP), propriétaire des lieux, a signalé fin février que la baisse importante des revenus a contraint l’entreprise à mettre la clé à la porte de sa succursale de Sudbury. La succursale d’Ottawa a également connu une restructuration importante, perdant notamment 80% de sa superficie (la nouvelle surface couvre 92 mètres carrés) et trois postes de libraires.

Le CFORP, qui agit principalement comme éditeur de ressources pédagogiques, poursuivra la diffusion de livres dans la province par l’organisation de foires et misera sur la vente en ligne pour maintenir le lien avec les Franco-Ontariens. Le milieu francophone de Sudbury s’attriste de la perte de ce lieu important pour la vitalité culturelle de leur milieu.

Librairie Martin (Joliette)
Depuis trois mois, les employés de la librairie Martin à Joliette étaient en lock-out. La situation ne tournera pas à leur avantage, puisque les propriétaires de l’institution lanaudoise en activité depuis plus de 90 ans ont annoncé la fermeture de leur succursale de la rue Saint-Viateur, en plein cœur du centre-ville, et la mise à pied des quatorze employés. La librairie occupait ces locaux depuis une quarantaine d’années.

La Librairie Martin continuera cependant d’opérer sa deuxième succursale située aux Galeries Joliette et y maintiendra les sept emplois actuels. Le petit-fils du fondateur et coactionnaire de l’entreprise, René Martin, a confié au journal L’action que la rentabilité était difficile pour deux succursales dans le même marché : « Nous ne sommes pas en faillite. Librairie Martin est là pour rester. Nous en avons vécu des crises en 90 ans. Ce n’est aucunement fini. L’avenir est prometteur. »

Librairie Lincourt (Mascouche) et Librairie Monic (Montréal)
Le projet de modernisation et de restructuration initié par le nouveau propriétaire de ces deux librairies n’aura pas porté fruit. Les librairies Lincourt et Monic, deux institutions dans leur milieu respectif, disparaissent d’un coup, en raison d’une faillite. 

La librairie Lincourt met ainsi fin à cinquante ans d’activité. Lancée en 1965 par Madeleine Chapleau et Benoît Lincourt, la librairie avait été rachetée en 1978 par les deux filles du couple, Anne-Marie et Florence. Ces deux femmes d’affaires dynamiques – leur frère Antoine s’était également joint à l’aventure en cours de route – avaient porté la librairie sur leurs épaules jusqu’en 2012, moment où elles ont vendu leur entreprise. Le nouveau propriétaire avait alors décidé de quitter les locaux situés dans le Vieux-Terrebonne – qui se dévitalisait peu à peu – et de relocaliser le commerce dans un centre commercial de Mascouche.

La librairie Monic, située dans l’arrondissement Pointe-aux-Trembles à Montréal depuis la fin des années 1970, a été une histoire de passion pour les propriétaires Bertrand Jobin et Monique Brodeur. En 2013, ils cédaient les rênes de leur entreprise localisée au Carrefour de la Pointe, afin de prendre une retraite bien méritée. 

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