Lutte, burlesque, théâtre nu en plein air, art performance, show de diapositives, il n’y a pas à dire : vous êtes bien au Off-festival de poésie de Trois-Rivières.

C’est aujourd’hui que le festival se met en branle pour les cinq journées à venir où sera célébré son onzième anniversaire.

Cette année promet encore une fois son lot de découvertes avec des poètes de la relève et des voix montantes en plus de gros canons de la poésie actuelle québécoise. Avant de faire un tour de la programmation, nous avons cru bon demander à sa cofondatrice et directrice artistique, la poète et romancière Erika Soucy, qu’est-ce que la poésie contemporaine?

(rire et long moment de réflexion) « Y’a moyen dans cette poésie-là de trouver une offre culturelle variée avec différentes esthétiques, différents niveaux d’accessibilité aussi. Tout le monde peut trouver un recueil qui lui plaît, qu’il soit féru de poésie ou non, qu’il en ait déjà lu ou non. Et elle ne rime pas. »

Voici ce que le Off-festival de poésie de Trois-Rivières vous propose.

Jeudi 5 octobre :

Péril en la demeure

Péril en la demeure se veut un bilan poétique du patrimoine vivant, une soirée régionale de lectures où performent uniquement des auteurs mauriciens.

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Vendredi 6 octobre :

Vernissage de l’exposition Something like showing off – Aiming for the gut

 « […] Le projet dessin cracker jack et poésie tranchante de Mivil Deschênes et Jean-Sébastien Larouche (cofondateur des Éditions de L’Écrou), arrache comme une bombe. C’est franc. C’est dur. Ça fait mal de vérité. Comme les gens qui se sont mis à chercher les marques de Banksy dans leur ville, Aiming For the gut est partout, il pèse et tache et s’ancre et s’impose parce qu’il parle la langue de son époque dans le but avoué de la malmener, lui tenir tête, la contester. » — Catherine Cormier-Larose

 

Calamine et Priscilla, lancement-spectacle

 

 

 

Calamine est le premier livre de Mélanie Jannard. En prose, des éclats d’histoires tragicomiques, comme les piqûres des insectes « qui montent sur [nous] par centaines ». Pas graves; tout de même particulièrement chiantes.

Priscilla en hologramme est le troisième recueil d’Erika Soucy. L’auteure y explore un nouveau pan de ce qu’elle aime nommer sa mythologie personnelle : sa mère et ses espoirs troubles.

Il y aura du rose et du corail, du gâteau et des robes, et une trâlée de poètes qui vous liront des inédits écrits pour l’occasion.

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Samedi 7 octobre :

Fins périples dans les vaisseaux du manège global, une projection de Marc-Antoine K. Phaneuf

« [Marc-Antoine K. Phaneuf] déroute tous les codes et là, tout le monde peut poser la question : est-ce que c’est de la poésie? Le débat n’a jamais eu lieu parce que la réponse, c’est oui. C’est un artiste complet qui a une démarche, une réflexion, conséquente dans tous les médiums qu’il exploite. C’est un immense artiste contemporain pourtant encore peu connu du grand public au Québec. » — Erika Soucy

Bien connu dans le monde des arts visuels pour son obsession de la collection et dans le monde littéraire pour ses livres iconoclastes, Marc-Antoine K. Phaneuf ne manquera pas de vous faire visiter une réalité parallèle avec son spectacle de diapositives.

Diaporama commenté, Fins périples dans les vaisseaux du manège global est la rencontre d’une collection de photographies étranges, trouvées sur Internet, et d’un récit protéiforme et éclaté, alliant les thématiques de la révolution, de l’identité québécoise et de la fête, dans ce qu’elle a de plus beau comme dans ce qu’elle a de plus tragique lorsqu’elle dérape. Aventure baroque, énoncée au « on » dans le but d’inclure le spectateur dans la quête épique du narrateur, le spectacle est un manifeste révolutionnaire armé en constant dérapage vers les vacances à la plage et les conneries grotesques.

 

La vie littéraire – Mathieu Arsenault

 

 

Présenté à Montréal et Québec l’an dernier, voici votre chance d’attraper cette performance essoufflante! Seul dans l’arène, Mathieu Arsenault livre un monologue ininterrompu. Avec son écriture comme seul dispositif scénique, il critique l’industrie culturelle, confronte le public à ses habitudes de consommation, mais dévoile aussi l’inquiétude qui se trouve derrière notre époque, celle d’être oublié, effacé.

 

Dimanche 8 octobre :

Peut-on écrire en s’affranchissant de notre vécu? Librairie L’Exèdre

Pour une deuxième année, Audrey Martel, co-propriétaire de la librairie l’Exèdre, recevra des auteurs pour une discussion décontractée en librairie. Elle questionnera cette fois les auteurs Stéphane Larue, Erika Soucy et Amélie Panneton. Le public est invité à venir à leur rencontre et à questionner, à leur tour, les auteurs et leurs œuvres.

Au sujet de la collaboration avec la librairie, Erika Soucy dit : « C’est une carte blanche, on fait confiance à leur travail qui est excellent. Il est important d’avoir des tables rondes au sein de notre Festival. Nous sommes un festival sérieux, on trouvait qu’une table ronde permettait de consolider cet aspect-là. Ce partenariat est intéressant parce que nous sommes un festival indépendant et que nous nous rejoignons dans nos valeurs en nous associant avec une librairie indépendante où les auteurs sont bien accueillis. Il y a là un canevas très libre pour créer, on laisse vivre la collaboration. »

 

Micro ouvert – 5 à 7

La scène des micros ouverts est dans une forme resplendissante au Québec. Que vous soyez débutant, auteur publié, vedette locale ou internationale, votre parole vaut autant dans ces moments de grande écoute.

« Ça doit demeurer une scène pour la population, ceux qui commencent leur démarche d’écriture, c’est important de garder ça. Les nouvelles voix doivent pouvoir côtoyer les poètes établis, avoir des lieux d’échange et de discussions égalitaires. Les micros ouverts sont de beaux miroirs de la poésie actuelle : ils sont importants pour consolider la scène contemporaine. » dit Erika Soucy.

 

SPAP – Soirée de poésie et autres paroles publiables

Cette soirée est la reine de la programmation, l’activité signature du Off-Festival poésie de Trois-Rivières. Cette année, 19 poètes de Montréal, Québec, Baie-Comeau, Joliette, seront accompagnés du groupe trifluvien Perséïde et feront retentir leurs voix au Bar Le Mot-Dit où les spectateurs offrent toujours une écoute irréprochable.

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Punk, indépendant, tribune-laboratoire, endroit où casser ses textes, essayer des affaires, miroir d’une poésie vivante, Erika vous invite à venir faire l’expérience du festival qu’elle a bâti avec Pierre Brouillette-Hamelin, Alexandre Dostie et Mélanie Jannard.

Vous y trouverez un portrait réel de la poésie contemporaine, quoique plus en marge, « moins lisse, qui gagne moins de prix, mais qui est important et qui s’inscrit dans la continuité du Gala de la vie littéraire. »

À noter que tous les événements sont à contribution volontaire dans le but de garder le festival le plus ouvert et accessible à tous.

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