Michèle Plomer et Anne Brigitte Renaud : deux auteures se lancent dans l’édition

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Une nouvelle maison d’édition a fait son apparition en même temps que l’hiver, le 29 novembre dernier. La maison Chauve-souris, pilotée à la fois par Anne Brigitte Renaud et Michèle Plomer (« Dragonville », HKPQ, etc.) faisait alors paraître son tout premier titre, écrit à quatre mains par les deux complices de cette aventure éditoriale : Sueurs froides, destiné aux 9 à 12 ans.  

« En février-mars de l’an dernier, nous sommes allées à Kuujjuaq. Ma mère, qui a 75 ans, travaille là-bas dans les services sociaux et nous avait annoncé sa retraite pour bientôt ». Il n’en fallut pas plus à Michèle Plomer et son amie Anne Brigitte Renaud pour sauter sur l’occasion d’aller visiter les froides contrées du Nunavik. « On y a vécu toutes les deux une expérience incroyable, terrassées et subjuguées à la fois par la beauté et la dureté du territoire », explique Michèle Plomer.

À leur retour au Québec, les deux Estriennes avaient en elles un vif désir de partager ce qu’elles avaient vécu avec la jeunesse. « Notre génération a manqué son coup avec les Autochtones », dit Michèle Plomer, qui souhaitait ardemment se reprendre, amener les jeunes à briser les barrières entre les peuples autochtones et les Québécois. En montrant le beau, la grandeur de ce territoire, il est plus facile de le comprendre. « On peut faire aimer le Nord, en y montrant la beauté et la magie du lieu », ajoute-t-elle. 

Sueurs froides, c’est donc l’histoire d’un garçon, « largué aux pays des ours polaire, chez sa tante » qui, tranquillement, s’intéressera aux étranges disparitions de chiens de traîneaux. « Il devra écouter la sagesse nordique pour arriver à ses fins », laisse entrevoir la co-auteure.

Quand 1+1 fait 3
Leur aventure nordique les a tellement touchées qu’elles souhaitaient s’investir entièrement dans le projet, du début à la fin. Se lancer dans la grande aventure éditoriale, quoi! Toutes deux auteures, elles y découvrent cette fois l’expérience sous le volet de la mise en valeur du livre. « Je viens de l’école Marchand de feuilles, de l’école du texte bien travaillé, peaufiné, beau. Mélanie Vincelette [l’éditrice] aime ses livres comme si c’était les siens. Je suis donc une émule de Marchand de feuilles », explique Michèle Plomer, qui confirme qu’elle continuera également d’y publier. De bonnes nouvelles, donc.

« Chauve-souris, c’est le fruit d’une amitié entre deux filles. On a l’impression, quand on travaille ensemble, qu’on se complète. En fait, c’est plus que se compléter, entre nous, 1 + 1 =3 », explique Michèle Plomer.

Et, justement, pourquoi ce « Chauve-souris » en guise de nom de maison d’édition? « Parce qu’elles dorment la tête par en bas, les chauve-souris voient la vie d’un autre œil, selon un autre point de vue. Et ça, ça nous ressemble à Brigitte et moi! ». Elle explique également, pour la petite histoire, que c’est « pigeant » dans un Dictionnaire des symboles, ouvert au hasard pour y dénicher le nom de leur maison, qu’elles sont d’abord tombées sur le mot « courge ». Peu inspirées par ce mot de cucurbitacée, elles ont tourné quelques pages encore et sont tombées sur « chauve-souris », qui leur a plu immédiatement. « Dans l’iconographie chinoise, le chauve-souris est un symbole de bonheur. Une des deux composantes en mandarin de ce mot et un homonyme de ‘’bonheur’’ », explique celle qui, dans son œuvre littéraire, a toujours fait une grande place aux animaux pour leur symbolique (pensons aux dragons, aux poissons rouges, etc.). Incidemment au nom de la maison, la collection jeunesse porte quant à elle le joli sobriquet de « Sonar ».

Bonne nouvelle : deux professeurs de la Faculté d’enseignement de l’Université de Sherbrooke ont déjà mis à leur programme Sueurs froides, pour leurs étudiants, qui en feront des fiches pédagogiques complémentaires. Cela va dans le sens que les auteurs souhaitent donner à leur maison : travailler avec le talent de l’Estrie, ouvrir leur porte aux nouvelles plumes de la région, faire faire toutes les étapes de productions, du graphisme (la boîte Sans cravate, de Eastman) à l’impression (MJB Litho, de Sherbrooke), chez des compagnies estriennes.

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