Nous vous annoncions il y a quelques jours le retour du Combat des livres et l’ultime plaisir qu’avait le réseau Les libraires d’en être le partenaire exclusif. Le combat prendra d’assaut les ondes d’ICI Radio-Canada Première du lundi 7 au vendredi 11 mai. Pour nous aider à faire preuve de patience, nous avons fait un brin de jasette avec Marie-Louise Arsenault, fière animatrice du Combat et de l’émission radiophonique Plus on est de fous, plus on lit! diffusée du lundi au vendredi de 13h à 15h.

Ma première question en est une dont je connais un peu la réponse, mais je suppose que le retour du Combat des livres vous réjouit?
Oh! Oui! Tellement. Et c’est drôle, depuis qu’on l’a annoncé les réponses sont positives partout, je pense que les gens s’ennuyaient de ça. Je suis très contente pour toutes sortes de raisons, parce que je trouve que ce cadrage-là un peu sportif – on a vraiment filé la métaphore jusqu’au bout, on a demandé à Michel Lacroix, la voix officielle du Canadien de Montréal, d’être la voix du Combat – ça sert la littérature, ça fait des conversations engagées, les gens s’enflamment, c’est passionné, ça fait de la « maudite » bonne radio et la vision des écrivains est mise en valeur. Ça donne envie de lire!

On a ajouté deux choses cette année, la dimension nationale qui va apporter une plus grande diversité de points de vue et qui va mieux refléter la littérature canadienne. Aussi, ce sont les auditeurs qui vont décider de qui est éliminé et de qui va gagner, ça va ajouter un élément d’engagement de la part des gens qui nous écoutent. Alors oui, je suis très contente!

La nouvelle formule fait que chaque coin du pays est représenté autant par ses auteurs que par ses panélistes?
Oui, on a divisé le Canada en cinq territoires. Sur le site de CBC Books, il est écrit qu’on a fait une division un peu métaphorique, et c’est vrai parce que Naomi Fontaine va représenter les Territoires autochtones, et je trouve ça beau parce que dans le fond les territoires autochtones, c’est l’ensemble du Canada. Elle va évidemment représenter une écrivaine autochtone, Katherena Vermette.

Après on parle de l’Atlantique, donc c’est tout l’Est que représente Antonine Maillet avec une auteure de Terre-Neuve, Sara Tilley.

Le Québec, avec Philippe-Audrey Larrue Saint-Jacques qui défendra Stéfanie Clermont.

L’Ontario avec Russell Smith qui défend Margaret Atwood.

Et Ibrahima Diallo qui représente l’Ouest du pays va défendre Nancy Huston, les gens ont tendance à l’oublier, mais elle vient de l’Alberta.

C’est intéressant parce que ce sont tous des auteurs qui défendent des auteurs. Et je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les auteures défendues sont toutes des femmes, c’est un hasard, mais on est content. C’est aussi plaisant de voir qu’il y a la dimension politique, géographique, culturelle, et qu’on abordera à travers les livres des aspects de l’actualité comme l’environnement, la question autochtone, les violences faites aux femmes, bref on va parler de la réalité canadienne.

Quelle est votre première impression sur les titres en jeu?
Je trouve ça corsé! J’ai parlé aujourd’hui à Russell Smith qui est aussi un de nos collaborateurs à Toronto, il venait de terminer la lecture des cinq ouvrages en lice. Il m’a dit : « Oh! La compétition va être forte! » Le roman Écorchée de Sara Tilley est vraiment bon, Le club des miracles relatifs de Nancy Huston est fort, C’est le cœur qui lâche en dernier de Margaret Atwood, ben déjà Margaret Atwood c’est Margaret Atwood, c’est comme Nancy Huston! Ensuite, Le jeu de la musique de Stéfanie Clermont c’est un coup de cœur général de l’équipe.

Les panélistes ont réfléchi à leur choix, ils ont fait plusieurs propositions, on est revenu avec eux en dialogue pour qu’ils soient certains. On voulait des romans, des personnages très forts parce que défendre un roman toute une semaine, si c’est trop poétique ou trop métaphorique, je pense qu’on risque de manquer de mots, d’arguments, d’images à un moment donné.

De votre côté, vous aurez de la difficulté à rester neutre et objective?
Il va falloir! En fait, je m’attache beaucoup aux combattants, ce sont tous des gens extrêmement sympathiques, donc ça va me faire de la peine quand un et l’autre vont être éliminés. Je suis très empathique.

Votre première impression sur les panélistes est bonne aussi si je comprends bien?
Écoutez, Naomi Fontaine c’est une fille qui a premièrement beaucoup de talent, qui est tellement articulée et intelligente. Antonine a un facteur affectif plus fort que les autres, je pense, ça va être difficile pour le public d’éliminer Antonine. Philippe-Audrey Larrue Saint-Jacques est un jeune homme d’une telle érudition, c’est un fan de Victor Hugo, de la littérature classique, c’est un grand lecteur et il a de l’humour en plus. Russell Smith, c’est un garçon hyper articulé qui a un français extraordinaire, d’ailleurs il a étudié la littérature française en France. Ibrahima Diallo, c’est un professeur de microbiologie, c’est une espèce de Boucar Diouf, et il a un roman qui a quand même une dimension à défendre, surtout il est vraiment charmant. Ils ont tous beaucoup de charme et de séduction en eux et ils sont tous extrêmement bien préparés. Je pense que le public aura beaucoup de difficulté à départager. Ça va être fort comme débat.

Comment voyez-vous le fait que le Combat national des livres s’associe au réseau Les libraires?
Je trouve que c’est un parrainage naturel, organique. Les librairies indépendantes pour moi c’est fondamental dans la structure de la culture et des arts au Québec, c’est là qu’on trouve les vrais libraires, c’est là qu’on trouve les gens qui sont sur le terrain, qui font connaître la littérature, il y a une question de survie là-dedans alors qu’une organisation comme Radio-Canada qui a tellement de rayonnement s’associe aux Libraires est très joyeux.

 

Libraire d’un jour –  Marie-Louise Arsenault : La lectrice redoutable

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