Les 10 choses qu’un lecteur a le droit de ne pas aimer

1070
Publicité

Plusieurs se rappellent sans doute des 10 droits du lecteur émis par l’auteur Daniel Pennac dans son essai Comme un roman, récemment réédité par la maison d’édition québécoise D’eux. Cette charte a pour mission avouée de démontrer l’accessibilité de la lecture. Les livres ne sont pas intouchables et toute personne a le droit de se les approprier comme il le veut bien; il est même permis de n’en lire aucune phrase. Un individu a plus de chance d’approcher un livre, et éventuellement de ne plus vouloir quitter son fauteuil de lecture, s’il est décontracté et mû par aucune obligation.

Nous pouvons poursuivre l’idée en trouvant 10 choses qu’un lecteur a le droit de ne pas aimer. Le lecteur est avant tout un être libre qui a tout pouvoir sur les pages qu’il tourne.

Les 10 choses qu’un lecteur a le droit de ne pas aimer

1. Un lecteur peut ne pas aimer un livre même si tous les prix et palmarès l’ont consacré.

2. Un lecteur peut ne pas aimer un livre à cause d’une traduction douteuse qui va jusqu’à rendre ambigu le sens et la limpidité du texte.

3. Un lecteur peut ne pas aimer les séries qui s’épuisent à force de ne plus finir par finir et de vouloir surfer sur son succès.

4. Un lecteur peut ne pas aimer qu’on lise derrière son épaule, l’activité de la lecture en étant une de grande intimité, un peu de pudeur svp.

5. Un lecteur peut ne pas aimer les livres faisant l’objet d’une deuxième publication sans que la chose soit mentionnée, se rendant compte au bout de deux pages qu’il vient de flamber 39,95$ + taxes et de s’enthousiasmer pour rien sur ce qu’il croyait être le nouveau bouquin d’un de ses auteurs préférés.

6. Un lecteur a le droit de ne pas aimer prêter ses livres (risque trop élevé qu’ils lui reviennent avec les coins racornis, les pages maculées de café ou pire, qu’ils ne lui reviennent jamais).

7. Un lecteur a tout aussi le droit de ne pas aimer emprunter des livres à la bibliothèque pour avoir tout le temps qu’il désire pour les lire et pour qu’ils soient à lui pour toujours.

8. Un lecteur parent a le droit de ne pas aimer retrouver les gribouillages de son enfant dans ses livres, même si ledit enfant n’est pas mal intentionné, même si cela risque de bafouer sa créativité et même si ce parent aime beaucoup sa progéniture. [Cela s’applique aussi aux grands frères et grandes sœurs qui dès qu’ils ont le dos tourné, se font systématiquement piller leur bibliothèque par le petit dernier qui est justement en plein accomplissement du grade 4 de sa phase de mâchouillage baveux, petite peste rampante dont personne par ailleurs n’a daigné leur demander leur avis sur sa venue dans la famille.]

9. Un lecteur a le droit de ne pas aimer les grands classiques prétendument incontestables.

10. Un lecteur a le droit de ne pas aimer qu’on lui dise ce qu’il a le droit d’aimer ou de ne pas aimer en matière de lecture, il peut très bien se dicter ses propres lois tout seul.

 

 

 

Publicité