Le tournage de la BD «Pyongyang» de Guy Delisle est annulé

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Des pirates informatiques ont proféré des menaces de mort à l’endroit des spectateurs qui se présenteraient aux séances de projection du film The Interview, un long métrage américain qui se veut une parodie de films d’espionnage et qui raconte la mission de deux hommes mandatés par la CIA pour tuer le dirigeant nord-coréen.

Sony Pictures avait annulé la distribution du film, ce qui a provoqué beaucoup d’émois. La distribution sera donc maintenue, mais les dommages collatéraux ont déjà fait au moins une victime puisque la réalisation du film Pyongyang tiré de la bande dessinée du Québécois Guy Delisle a été annulée. Cette BD raconte l’histoire de Delisle qui est allé à Pyongyang pour travailler sur une émission pour enfants. Lors de son séjour, il a été accusé d’espionnage par les autorités nord-coréennes.

Déjà, les impressions ne sont pas très bonnes. Le bédéiste raconte sur son blogue que «quelques mois après mon retour […], j’envoyais les premières pages de mon album aux directeurs du studio […] qui m’avaient envoyé là-bas. Je pensais que ça les amuserait de lire à quoi ressemble le pays où ils produisent leurs séries télé. La réaction a été glaciale. On m’a dit que je n’avais pas le droit de parler de mon séjour là-bas, que mon contrat contenait une clause de confidentialité et que je ne pouvais pas faire ce livre».

Publiée en 2003, la bande dessinée Pyongyang (L’Association) a intéressé New Regency des studios de production Fox. Ils ont acheté les droits cinématographiques il y a deux ans et le tournage devait commencer en Serbie en mars 2015 avec Gore Verbinski (Pirates des Caraïbes) comme réalisateur. Les menaces des pirates informatiques, qui se font appeler paradoxalement les « gardiens de la paix », ont échaudé les studios de Fox qui viennent d’annuler le tournage.

Guy Delisle avoue dans une entrevue au journal Le Soleil : «Ça me surprend beaucoup que de grosses multinationales comme celles-là cèdent aussi facilement devant des hackers qui seraient postés quelque part en Corée du Nord. Ils ont dû toucher une corde sensible».

La journaliste Sue Carter Flinn de la revue Quill And Quire exprime très justement qu’elle « trouve ironique que la peur ait éliminé la possibilité de raconter des histoires qui dépeignent notre capacité à surmonter la peur » !

Sources :

Le Soleil

Radio-Canada 

Quill ans Quire

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