Le Salon du livre de Montréal (SLM) déploiera ses activités du 14 au 19 novembre 2018 à la Place Bonaventure. Le 23 octobre, la programmation complète de l’événement a été dévoilée, révélant une grande diversité de styles et de visages. Les huit invités d’honneur sont à l’image de cet éclectisme qui souhaite représenter le plus grand nombre de lecteurs. La poète autochtone Joséphine Bacon, l’auteur jeunesse Samuel Champagne, l’essayiste et romancière Martine Delvaux, l’auteure et illustratrice Marianne Ferrer, l’auteur et membre de l’Académie française Dany Laferrière, l’auteure anglo-montréalaise Heather O’Neill, le médecin et essayiste Alain Vadeboncoeur et l’auteur français Bernard Werber composent le portrait à l’honneur.

Pour nous parler plus amplement de cette prochaine édition qui ne manque pas d’envergure, nous avons posé quelques questions à monsieur Olivier Gougeon, nouveau directeur du Salon du livre de Montréal.

En tant que nouveau directeur du Salon du livre de Montréal, quels sont les plus grands défis pour faire de la 41e édition un événement rassembleur et inspirant pour les lecteurs?
Avec la formidable équipe du Salon, nous aurons eu depuis mon arrivée en poste quelque quatre mois pour préparer cette édition. S’il y aura manifestement quelques différences et nouveautés, mon but premier n’est surtout pas de tout révolutionner, mais bien de livrer une édition 2018 réussie et à la hauteur des attentes. Disons-le d’emblée : un événement incontournable du paysage culturel et littéraire montréalais de l’ampleur du Salon du livre de Montréal n’a pas d’équivalent au pays, voire en Amérique du Nord. En 40 éditions, mes prédécesseurs ont fait un travail extraordinaire et ont réussi à faire du Salon du livre de Montréal l’une des plus importantes foires francophones du livre au monde. Je veux donc d’abord et avant tout reconnaître cette réussite, puis travailler avec tout le milieu pour la faire perdurer, mais surtout la faire croître.

Les défis sont nombreux! Dans un contexte où l’on assiste à une transformation des habitudes de consommation, à l’essor effréné du numérique et des nouvelles technologies, au fractionnement du temps de lecture et à de nouveaux modes d’accès aux contenus, le Salon du livre de Montréal ne peut s’asseoir sur son succès actuel. À l’instar de tout l’écosystème du livre, et surtout en collaboration avec lui, le Salon doit innover tout en assurant sa continuité, sortir de son cadre actuel et faire rayonner sa marque haut et fort dans le paysage culturel et événementiel montréalais, mais aussi partout au Canada et à l’international.

Selon vous, pourquoi le Salon du livre de Montréal est-il un événement majeur pour les amateurs de livres?
Parce que le Salon est d’abord et avant tout une fête, une fête du livre et du lire qui mobilise tant le grand public que les professionnels. L’une des grandes qualités du Salon est donc d’être un entremetteur : son rôle est de favoriser les rencontres entre les lecteurs et tous les artisans des métiers du livre : les auteurs et les créateurs d’abord, qui sont à la racine de tout, mais aussi les éditeurs, les libraires, les bibliothécaires, et j’en passe. Permettre des rencontres entre lecteurs aussi, et donc favoriser le partage. Au fond, voilà la clé : un événement comme le Salon du livre de Montréal, c’est le passage d’un acte aussi intime que la lecture à une rencontre, puis un partage. Le Salon est éminemment concret et c’est ça sa force.

Est-ce qu’il y a des nouveautés ou des activités phares que vous nous invitez particulièrement à surveiller?
Il y a effectivement plusieurs nouveautés, je suis heureux d’annoncer que le mercredi 14 novembre, première journée du Salon, l’entrée sera gratuite pour tous! Et ce n’est pas tout, le passeport qui permet de visiter le Salon à sa guise toute la semaine, est offert dès maintenant en prévente au prix d’un billet régulier. 

Le Salon du livre de Montréal est et demeurera la plus importante foire du livre francophone en Amérique du Nord, mais il est aussi important de faire écho à la richesse culturelle, historique et actuelle de Montréal, ville francophone et ville multilingue, ville accueillante et ouverte sur l’autre.  Et puisque la rencontre de l’autre est l’essence même du Salon, je suis heureux qu’un espace soit dédié cette année à la littérature des Premières Nations, à une délégation allemande et à des éditeurs anglophones du Québec.

Je porte aussi votre attention au retour du Carrefour, qui sera occupé et animé par l’Espace de la Diversité, La Maison des libraires (ALQ) et la Librairie Hannenorak. Soulignons la riche programmation de l’Espace de la diversité sur le thème « Refonder les histoires : les voix de la résistance », ainsi que les fameuses prescriptions littéraires où auteurs, libraires et personnalités engagés se relaieront à la Maison des libraires pour prescrire des livres selon les goûts spécifiques du public et faire découvrir de nouveaux auteurs. Toute l’information se retrouve sur le site du Salon demeure le meilleur outil pour planifier sa visite.

Quelle couleur personnelle aimeriez-vous apporter au SLM au cours des prochaines années?
Je veux d’abord et avant tout rendre davantage présentes la mission et les valeurs profondes du Salon, qui sont de célébrer et de faire rayonner le livre et la lecture, de favoriser la découverte des genres littéraires et des créateurs, de valoriser la diversité tout en fédérant les lecteurs de tous horizons.

Je souhaite ensuite améliorer l’expérience du visiteur (de l’écolier à l’amateur de poésie, du lecteur de roman historique à l’intellectuel) en lui proposant des rencontres, des ateliers, des parcours plus en phase avec ses intérêts.

Le Salon doit assumer davantage son leadership comme événement à la fois marchand et culturel, mais aussi comme lieu d’expression et de débats sur les enjeux de notre époque et de notre société. Il peut et doit aussi devenir un lieu de rencontres professionnelles d’envergure, un lieu d’échange et de réflexion sur l’innovation dans l’édition et sur la place du livre au sein des industries créatives.

Enfin, je rêve d’un Salon qui valorise toujours plus la richesse éditoriale et créative québécoise, mais au rayonnement national et international encore plus grand.

Salon du livre de Montréal

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