Le mot « tabernacle » dans un livre jeunesse

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Madame Montreuil était en train de faire la lecture du soir à son petit garçon de 6 ans, lorsqu’elle a aperçu le mot « tabernacle » tout en haut de la page 28 du livre qu’elle tenait entre ses mains. Inutile de vous dire qu’elle a passé sous silence le juron, que l’auteur qualifiait en bas de page de « mot québécois indiquant l’étonnement ».

Visiblement, Marc Cantin, qui a écrit de La rivière sans retour, septième tome de la série « Nitou l’Indien » aux éditions Flammarion, ignore la véritable signification du mot qu’il a mis dans la bouche de son petit castor. « C’est une erreur grossière », reconnaît Guy Gougeon, directeur général de Flammarion au Québec, dans une entrevue donnée à La Presse. « Comme cela arrive souvent, personne n’a vérifié l’expression avec des Québécois », déplore-t-il.

Ce n’est pas la première fois que le livre fait grincer des dents. Publié en France en 2008, le petit roman a aussi choqué une enseignante québécoise l’année dernière, qui s’est tout de suite plaint à la maison d’édition. « En France, ce mot n’a pas la même signification et nous n’avons pas eu de problème », se défend l’éditrice Brigitte Roux, toujours dans le quotidien La Presse.

Dans le National Post, M. Gougeon explique que l’auteur a seulement tenté de piquer la curiosité des jeunes lecteurs français sur le Québec. D’ailleurs, on retrouve plus loin dans le livre le verbe « niaiser ». L’intention première n’était donc pas de choquer et le directeur québécois souligne que la collection « Père castor » publie des livres pour enfants de qualité depuis plus de 80 ans.

Une centaine d’exemplaires du livre a été vendue au Québec et, après le tollé soulevé dernièrement, M. Gougeon a pris la décision de retirer de la vente les cinq exemplaires toujours en stock dans l’entrepôt de Flammarion au Québec. Le livre demeura quand même en circulation dans les bibliothèques municipales comme celle de Sainte-Julie, où M. Montreuil avait emprunté ledit livre.

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