La littérature en scène

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Voici quelques suggestions de lectures qui mettent en lumière toute la magie et le pouvoir de la littérature et des mots. Célébrons les livres et l’imaginaire.

L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon (Pocket)

À Barcelone, en 1945, un petit garçon, Daniel Sempere, est conduit par son père au cimetière des livres oubliés. À la suite d’un rituel, Daniel est lié à un livre : L’ombre du vent écrit par Julian Carax. Ce livre change la vie du garçon, qui s’aperçoit par la suite qu’un homme brûle tous les livres de Carax. Roman d’apprentissage évoquant les émois de l’adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l’Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s’emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafón mêle inextricablement la littérature et la vie.

Les yeux bleus de Mistassini de Jacques Poulin (Leméac/Actes Sud)

Jack Waterman, écrivain et libraire dans le Vieux-Québec, est atteint de la « maladie d’Eisenhower ». Sa vie ne tient plus qu’à un fil. Sa tête est pleine de souvenirs d’enfance, de chansons anciennes, d’amours bringuebalantes, de Formule 1, de chats, de rêves interdits et, surtout, d’illusions perdues. Heureusement qu’il y a le jeune Jimmy et sa sœur Mistassini, la douce rebelle. Ce roman de Jacques Poulin raconte, d’une manière sobre mais non dénuée de poésie, une profonde histoire d’amour avec l’univers des livres. 

La voleuse de livres de Markus Zusak (Pocket)

1939, en Allemagne nazie. Liesel Meminger, une petite fille de 7 ans malmenée par les tourments de la guerre, tente de grandir et de survivre avec la complicité de son père adoptif. Ensemble, ils apprennent à lire. Avec le temps, Liesel voit à travers les livres son unique salut pour sortir du cauchemar… Elle n’a plus qu’une idée en tête, celle de voler et de partager les livres…

Le baron bleu de Thierry Dedieu et Gilles Baum (Seuil)

Utiliser la force des mots pour faire taire la guerre est un joli pari. Gagné, ici, sur tous les fronts… Gilles Baum joue avec les mots et les assemble avec une justesse et une précision digne d’un orfèvre. Il en résulte des jeux de mots savoureux qui disent l’essentiel, donnant ainsi une autre texture au conflit. Mais « c’est une histoire de l’autre siècle, quand on faisait encore la guerre à la main »… Les illustrations de Dedieu se détachent sur fonds de pointillés, donnant un effet rétro plutôt réussi. Une perle de livre qui atteint sa cible en plein cœur.

La grande fabrique de mots d’Agnès de Lestrade et de Valeria Docampo (Alice)

Dans un pays où les gens ne parlent pas, il faut acheter des mots et les avaler pour pouvoir les prononcer. Philéas a besoin de mots pour déclarer son amour à la jolie Cybèle, mais ne peut s’offrir tous les mots dont il a besoin pour le faire.

Logogryphe de Thomas Wharton (Alto)

Quand le lecteur lit, le livre rêve. Et le rêve du lecteur, c’est de rencontrer le livre idéal, à la fois universel et intime. Une somme d’émotions, d’imagination et de savoir qui le comblerait entièrement. Une telle chimère existe, peut-être. Logogryphe s’en approche grâce à sa finesse et à son érudition ludique. 

L’auteur d’Un jardin de papier, une fresque inventive saluée par les lecteurs et la critique, signe avec Logogryphe une bibliographie de livres imaginaires unique dont les échos évoquent les plus belles pages de Borges ou Calvino.

Les fantastiques livres volants de Morris Lessmore de William Joyce et Joe Bluhm (Bayard)

Morris Lessmore aimait les mots. Les histoires. Les livres. Mais quelle histoire ne connaît un jour ou l’autre des bouleversements? Un jour, tout, dans la vie de Morris Lessmore, y compris sa propre histoire, disparaît, dispersé par une tornade. Il erre alors, sans but, jusqu’au jour où il rencontre des livres qui vont devenir ses amis. Il prend soin d’eux, et en retour les livres prennent soin de lui et le guérissent. Des références littéraires et cinématographiques, des images somptueuses pleines de détails : un vrai souffle emporte le lecteur dans un univers où les livres sont vivants. Leurs couvertures palpitent comme les ailes des oiseaux, ils donnent la main à leur lecteur, on joue dans leurs pages et on escalade leurs mots, comme dans un terrain de jeu. Un magnifique hommage au livre sous toutes ses formes.

Au bon roman de Laurence Cossé (Folio)

Un groupuscule d’écrivains a ouvert une enseigne Au bon roman dans le Quartier latin pour défendre la qualité en littérature, lutter contre le conformisme intellectuel et la suprématie des grands éditeurs et distributeurs. Cependant, certains de ses membres sont la cible d’agressions et de menaces. L’inspecteur Heffner est chargé d’élucider cette affaire.

Jolie libraire dans la lumière de Frank Andriat (Desclée de Brouwer)

« Elle a lu la quatrième de couverture, a frissonné d’étonnement. Ce récit ressemblait à s’y méprendre à un épisode de son existence. Elle a déposé l’ouvrage sur le comptoir et est allée ouvrir la porte de la librairie. À neuf heures, les clients sont encore rares et, dans la lumière du matin qui glissait sur la vitre, elle a commencé à lire ce texte inattendu. » Les événements de notre vie, même les plus obscurs, sont posés dans la main des anges. 

Quand les hasards se rencontrent, c’est la lumière qui les rassemble. Une jolie libraire retrouve un fait marquant de son passé dans un livre qui la conduit à tisser des liens et à s’interroger sur son présent. Ce roman délicat, qui rend hommage aux libraires et qui chante l’univers des livres, est une ode à la lumière, à la tendresse et à l’amour.

Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent (Édito)

Guylain Vignolles, célibataire trentenaire, est préposé au pilon des livres invendus et mène une existence maussade et solitaire, rythmée par ses allers-retours quotidiens à l’usine. Chaque matin, dans le train de 6h27 qui l’emmène à son « boulot de bourreau », cet amoureux des mots lit à voix haute quelques pages qu’il a sauvées de la broyeuse. Un jour, en allant travailler, Guylain trouve dans le train une clé USB contenant les textes d’une mystérieuse inconnue qui vont changer le cours de sa vie…

Sous les couvertures de Bertrand Guillot (Rue Fromentin)

Un samedi soir, une librairie de quartier. Comme toutes les nuits, sitôt le rideau tombé, les livres s’éveillent et se racontent leurs histoires… Mais ce soir, l’heure est grave : les nouveautés viennent d’arriver, et les romans du fond de la librairie n’ont plus que quelques jours pour trouver un lecteur! Pour sortir par la grande porte, il leur faudra s’unir et prendre la place des best-sellers solidement empilés près de la caisse. Autant dire qu’ils n’ont pratiquement aucune chance…

Entre roman et conte iconoclaste, Sous les couvertures, quatrième livre de Bertrand Guillot, est une merveille d’humour et d’originalité. Où l’on découvrira, entre autres, à quoi servent les classiques, en quoi les livres ressemblent à leurs auteurs… et pourquoi, à l’habit des académiciens, on a ajouté une épée.

Firmin. Autobiographie d’un grignoteur de livres de Sam Savage (Actes Sud)

À Boston, dans les années 1960, Firmin est un rat des villes friand de grande littérature, qu’il dévore au sens propre comme au figuré. Dans les caves de librairie au bord de la faillite, il doit faire face à la réhabilitation du quartier, qui menace de détruire son univers.

 

D’autres suggestions :

La reine des lectrices d’Alan Bennett (Gallimard)
Un ange cornu avec des ailes de tôle de Michel Tremblay (Leméac/Actes Sud)
Le livre somnifère de Jocelyn Boisvert (Soulières)
Ouvre ce petit livre de Julie Middleton et Suzy Lee (Kaleidoscope)
L’élégance du hérisson de Muriel Barbery (Folio)

(Les résumés sont ceux des éditeurs.)

 

 

 

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