Kirsten Dunst adapte au cinéma le roman de Sylvia Plath

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« Un mauvais rêve.

Pour celui qui se trouve sous la cloche de verre, vide et figé comme un bébé mort, le monde lui-même n’était qu’un mauvais rêve.

Un mauvais rêve.

 Je me souvenais de tout. 
Je me souvenais des cadavres, de Doreen, de l’histoire du figuier, du diamant de Marco, du marin sur le boulevard, de l’infirmière du docteur Gordon, des thermomètres brisés, du nègre avec ses deux sortes de haricots, des dix kilos pris à cause de l’insuline, du rocher qui se dressait entre ciel et mer comme un gros crâne marin. 
Peut-être que l’oubli, comme une neige fraternelle, allait les recouvrir et les atténuer. 
Mais ils faisaient partie de moi. C’était mon paysage. »

[Extrait de La cloche de détresse]

Sylvia Plath, auteure américaine née en 1932 à Boston et morte en 1963 d’un suicide engendré par le gaz de sa cuisinière, a tout pour créer la fascination. D’une part, son œuvre – principalement composée de poèmes – est d’une force impressionnante, d’autre part, son suicide a maintes fois été présenté comme emblématique de la souffrance, et de la folie, des femmes devant la domination sociale des hommes. Mais si on vous parle de cette grande poétesse aujourd’hui, c’est en raison du film qui sera adapté de son roman La cloche de détresse, paru en 1963. C’est l’actrice Kirsten Dunst (Virgin Suicide, Entretien avec un vampire, Marie-Antoinette) qui passe derrière la caméra pour ainsi réaliser son tout premier film. Dakota Fanning interprétera quant à elle le rôle principal, soit celui d’Esther Greenwood, une jeune Américaine qui emménage à New York pour y faire un stage de rédactrice mode, grâce à un concours de poésie qu’elle a remporté. Mais de retour à Boston, sa psychologie s’emmêle et la dépression la guette.

Le tournage ainsi que la sortie de ce film sont tous deux annoncés pour 2017. D’ici là, on vous propose de plonger dans Lazare, mon amour de Gwenaëlle Aubry (Héliotrope), dont nous parle en terme élogieux la librairie Marie-Ève Blais (Monet) :

« Gwenaëlle Aubry se plonge dans l’univers de Sylvia Plath afin d’y cerner les effets de l’écriture sur leurs vies respectives. Entre réflexions sur la pratique de l’écrit et un engagement dans l’œuvre de l’auteure; elle dresse le portrait de cette femme pour qui la poésie fut une totalité. Du désir de vitalité à celui de la mort; il y a ce qui réussit à tenir fragilement droit; les mots agissants à la fois comme baumes et ennemies. Joignant des citations de Plath à des pensées sur l’écriture, Aubry nous invite à suivre cette (trop courte?) trajectoire. Un chemin fragmenté d’images et du souvenir de ces femmes qui écrivent avec la chair, l’intensité; complètement engagées dans ce lieu qui se confond à la vie. À lire d’un trait. En complément, revisiter Sylvia Plath. »

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