Il est temps de faire pause. Que ce soit de Netflix, de la vie professionnelle, des activités chronophages. L’été est bientôt là, la chaleur va rapidement être omniprésente, et les cocktails sur la terrasse avec des amis vont devenir obligatoires. Mais l’été, c’est aussi l’occasion de faire une pause aux multiples tâches qui sollicitent simultanément votre cerveau, et d’appuyer sur lecture. Petit ou grand lecteur, vos libraires préférés vont ont préparé un défi estival gourmand.

21 défis vous attendent, 21 occasions de partir en voyage, au sens propre comme au sens figuré. Chacun s’accompagne de suggestions de lecture imaginées par vos libraires.

[Les résumés sont ceux des éditeurs]

Un océan, deux mers, trois continents 

Wilfried N’Sonde – Mémoire d’encrier

Ce livre revient sur l’histoire méconnue de Nasku Ne Vunda, nommé Dom Antonio Manuel lors de son ordination, le premier ambassadeur africain au Vatican, au crépuscule du XVIe siècle. Ce roman de voyage et d’aventures, du Kongo à Rome en passant par le Nouveau Monde, va mettre en péril les conceptions et idéaux chrétiens de l’envoyé du roi des Bakongos. Prix Kourouma 2018

La bête creuse 

Christophe Bernard – Le Quartanier

Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d’exploits inouïs. Avec ce premier roman, héritier de l’esprit des grandes œuvres comiques, de Rabelais à Thomas Pynchon, de Don Quichotte à Buster Keaton, Christophe Bernard nous offre une fresque foisonnante, une chronique familiale hors-norme, nourrie par l’humour et la langue irréductibles de cette Gaspésie qu’on se raconte encore là-bas, dans les bars d’hôtel ou au large de la baie des Chaleurs. Prix des libraires 2018

Une longue impatience 

Gaëlle Josse – Noir sur blanc

Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille. Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Prix du Salon du livre de Genève

Printemps de force : une histoire du mouvement étudiant québécois

Arnaud Theurillat-Cloutier – Lux

Cet ouvrage raconte les multiples élans et conflits qui ont marqué le mouvement: les bras de fer engagés avec les autorités, mais aussi les rapports de force et tensions entre et au sein des associations nationales. Puisant dans de nombreuses archives et nourri d’une vingtaine d’entrevues, l’auteur nous fait découvrir l’étoffe de l’un des plus redoutables mouvements sociaux d’Amérique du Nord. Prix du livre politique 2018.

Kisanga 

Emmanuel Grand – Liana Levi

Il y a foule dans les salons du musée de la Marine. Sous les applaudissements de tout le gotha politico-économique, la compagnie minière Carmin célèbre le lancement de Kisanga : un partenariat historique avec le groupe chinois Shanxi pour coexploiter un fantastique gisement de cuivre tapi au coeur de la savane congolaise. Les ministres se félicitent du joli coup de com’ avant les élections ; les golden boys de la City débouchent le champagne. Mais au même moment, Carmin rend un dernier hommage à l’un de ses cadres décédé dans des circonstances suspectes tandis que les services français font appel à leur meilleur barbouze pour retrouver un dossier brûlant disparu à l’est du Congo. Prix Landerneau Polar 2018

Les déraisons

Odile d’Oultremont – Éditions de l’Observatoire

La vie d’Adrien et de Louise est un chaos enchanteur. Méritant et réservé, il travaille pour assurer leur quotidien. Ouvrière qualifiée de l’imaginaire, elle désaxe la réalité pour illuminer leur ordinaire. Leur équilibre amoureux est bouleversé le jour où l’agenda stratégique de l’employeur d’Adrien coïncide avec la découverte de tumeurs dans les poumons de sa femme. Pendant que les médecins mettent en place un protocole que Louise s’amuse à triturer dans tous les sens, l’employé modèle est exilé par un plan social aux confins d’un couloir. Sidéré, Adrien choisit pour la première fois de désobéir : il déserte son bureau vide pour se dévouer tout entier à Louise, qui, jour après jour, perd de l’altitude. Mais peut-on vraiment larguer les amarres et disparaître ainsi sans prévenir ? Et les frasques les plus poétiques peuvent-elles tromper la mélancolie, la maladie et finalement la mort ? Odile d’Oultremont est scénariste et réalisatrice. Les Déraisons est son premier roman. Prix de la Closerie des Lilas 2018.

Vogue la valise 

Siris – La Pastèque

Touchant témoignage sur un père alcoolique qui entraîne dans son malheur sa famille et surtout la Poule, alter ego autobiographique de Siris, Vogue la valise met en lumière une saga familiale déchirante. Les pieds bien ancrés dans la réalité et l’oeil planant bien haut, Siris jette un regard poétique acide et autobiographique sur son enfance. Premier véritable roman graphique de l’auteur, celui-ci à mis plus de dix ans pour pondre, à travers son style chargé et sa créativité narrative, un récit fort émouvant. Bédéis Causa 2018.

Grand frère 

Mahir Guven – Philippe Rey

« La vie ? J’ai appris à la tutoyer en m’approchant de la mort. Je flirte avec l’une, en pensant à l’autre. Tout le temps, depuis que l’autre chien, mon sang, ma chair, mon frère, est parti loin, là-bas, sur la terre des fous et des cinglés. Là où pour une cigarette grillée, on te sabre la tête. En Terre sainte. Dans le quartier, on dit « au Cham ». Beaucoup le prononcent avec crainte. D’autres, enfin quelques-uns, en parlent avec extase. Dans le monde des gens normaux, on dit « en Syrie », avec une voix étouffée et le regard grave, comme si on parlait de l’enfer. Le départ du petit frère, ça a démoli le daron. » Prix Goncourt du Premier Roman 2018.

Les adieux 

René Lapierre – Herbes Rouges

Qu’est-ce que l’amour, et que fait-il de nous à la fin? Pour ce onzième recueil de poésie aux Herbes rouges, René Lapierre rassemble ses forces et ses fragilités, et s’attaque à ces questions avec courage. Sur une période de cent années, l’auteur trace un portrait saisissant du monde dans lequel nous vivons. À la clé : l’amour, aussi essentiel que douloureux. Avec l’adresse qu’on lui connaît et une maturité qui force l’admiration, René Lapierre entremêle la grande et la petite histoire jusqu’à effacer leurs frontières. Prix des libraires (Poésie) 2018.

Constellation des grands brûlés 

François Guerrette – Poètes de Brousse

Cinquième recueil du poète rimouskois bien connu, Constellation des grands brûlés raconte en trois temps une histoire d’amour incandescent sur fond d’attentats terroristes, de dérives érotiques et opiacées. La poésie seule semble avoir le pouvoir de révéler la beauté cachée sous les immondices d’un monde qui sprinte vers sa finitude. Nous y sommes jusqu’au cou. Parler d’amour au bord du précipice, voilà un projet très risqué et François Guerrette nous y invite avec la magnificence d’un spectacle pyrotechnique. Prix Émile-Nelligan 2018.

 

 

 

 

 

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